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A l’honneur : Vico Levy

Président sortant du Keren Hayessod Bruxelles

(2004-2014)

Vico Levy, président sortant du Keren Hayessod Bruxelles est lauréat de la « Golden key » décernée par Moodi Sandberg, alors président mondial du Keren Hayessod.

Le 8 Mars 2014, à l’ouverture de la Campagne, le Keren Hayessod Bruxelles faisait ses adieux à son Président Vico Levy. Une présidence qu’il a exercée avec dévouement, générosité et enthousiasme, durant les dix ans de son mandat (2004-2014).

Nous l’avons rencontré dans un hôtel de Tel Aviv lors de l’une de ses fréquentes visites en Israël. Observateur engagé du monde juif, il exprime sa confiance et son inquiétude face aux récents développements.

Vico Levi

Vico Levy s’adresse au public.

La mission principale du Keren Hayessod est l’éducation, selon Vico Lévy. « Nous devons offrir un cadre à nos jeunes, afin que le confort matériel ne les ‘endorme‘ pas. »

« La tradition et l’éducation préparent à la réflexion, il faut revenir à l’essentiel. Nous ne devons jamais oublier d’où nous venons. Nos pères, (je dois tout au mien), nous ont permis d’étudier, d’apprendre. Nous devons savoir nous remettre en question. Aristote disait déjà que ‘le doute est le commencement de la sagesse’. Nous sommes le peuple du questionnement. Toutefois, il y a un temps pour réfléchir et un temps pour agir. Pendant la guerre du Yom Kippour en 1973, ce sont des pilotes de 25 ans qui ont sauvé Israël. Allez expliquer cela à un européen de 25 ans en 2014 ! »

Vico est inquiet quant à l’avenir de la communauté juive européenne et en particulier de la petite communauté juive belge. « Nous sommes toujours un peuple en danger. »

« Nous ne devons pas répéter les terribles erreurs des années 1930. Alors que les Juifs allemands se considéraient comme Allemands puis Juifs, la société les a définis comme Juifs d’abord, puis Allemands (avant de les chasser de la société, avec la finalité que nous connaissons). Il y a des phénomènes qui commencent à se répéter de nos jours. Ils nous rappellent souvent, et de moins en moins discrètement, comme des « piqures de rappel », que nous sommes juifs. Lorsque le physicien juif belge François Engilbert a remporté le prix Nobel de physique en 2013, la couverture médiatique était minime. Il a à peine été mentionné, qu’il a été un enfant caché durant l’occupation allemande (1940-1945). »

« Si le pays d’Israël, avait existé il y a 80 ans, si ses portes avaient été ouvertes par ‘la clé qui est entre les mains du peuple juif’ (comme le dit la devise du Keren Hayessod), il y aurait sans doute six millions d’Israéliens de plus sur cette terre. Aujourd’hui, six millions d’âmes nous regardent. Par conséquent, de nombreuses personnes ressentent le besoin ‘d’avoir un toit en Israël’ et d’acheter des appartements pour savoir qu’en cas de besoin, ils auront un pays pour les accueillir et où ils seront défendus, un îlot de stabilité. Israël et la diaspora poursuit-il forment ensemble le peuple juif. Ils doivent se donner un sentiment de sécurité, Israël étant ‘l’assurance-vie’. Se référant à la ‘loi irréfutable des nombres’, Vico souligne qu’il y a aujourd’hui en Belgique environ 600 000 musulmans et 30 000 juifs. Il faut donc être réaliste, notre communauté n’a plus aucun poids au niveau national. »

Dans ce contexte, les divisions internes au sein de la communauté inquiètent également Vico : « Une diversité de pensée est certes nécessaire et le débat ne doit pas être éludé, mais lorsqu’il s’agit de questions existentielles, nous devons être responsables de ce que nous disons et de ce que nous nous faisons. Quand il s’agit d’Israël, tout est émotionnel, passionné, hors de proportion. »

Vico regarde Israël avec admiration et mentionne à son sujet le concept de Disney World « Experimental Prototype Community of Tomorrow (EPCOT) ».

Il explique cette définition surprenante, « Israël est le prototype de la communauté humaine du futur, avec des expériences passionnantes dans tous les domaines. Et aucune d’entre elles n’est superflue, car des défis importants nous attendent. Il faut se préparer à une double vague d’Alyah, l’une en provenance d’Europe occidentale (regardez ce qui se passe aujourd’hui en France) et l’autre en provenance de pays en détresse, comme l’Ukraine, l’ex-Union soviétique et la Turquie. Il y aura un grand besoin d’intégration et d’éducation ». Cela conduit naturellement au Keren Hayessod et aux longues années que Vico a consacrées à notre organisation.

Vico Levi

Quatre présidents du Keren Hayessod Bruxelles sur une seule image !
De droite à gauche : Adnan Kandiyoti, ancien président et lauréat du Prix Yakir 2004, Eliezer (Moodi) Sandberg, ancien président mondial du Keren Hayessod, Michel Cerf, délégué du Keren Hayessod en Belgique et au Luxembourg, Olivier Goldberg, président du Keren Hayessod Bruxelles, Youval Steinitz, ancien ministre des Affaires stratégiques, Víctor (Vico) Lévy et l’ancien président Pedro Weinreb.

« J’ai succédé à des leaders de haut niveau comme Adnan Kandiyoti et Pedro Weinreb. Un nouveau président qui va tout donner a pris ses fonctions, et nous pouvons attendre beaucoup de lui. Au fil des ans, j’ai eu le privilège de rencontrer des gens fantastiques à tous les niveaux, de la base au leadership. J’ai vécu des moments très touchants, qui m’ont parfois fait pleurer. J’ai eu tellement d’expériences au Keren Hayessod ! Je me souviens, entre autres, de nos visites dans des écoles pour enfants et jeunes à risque, dont les familles étaient absolument incapables de les aider, ces enfants étaient quasiment seuls au monde. Cela vous touche profondément. Fin 2010, nous avons été émus aux larmes lors de notre visite à une école primaire de Galilée pour enfants issus de milieux très défavorisés.

L’atout du Keren Hayessod, que nous devons préserver de toutes nos forces, est notre capacité à nous adresser à tous, même si nous donnons parfois l’impression d’approcher le donateur à plusieurs reprises et d’insister pour obtenir un don, si minime soit-il ! » Ajoute-t-il avec un sourire. « Au Keren Hayessod, j’ai rencontré l’humilité, la solidarité et la générosité. J’ai aussi rencontré des personnes à qui nous avons apporté de l’aide, tout en préservant leur dignité. Je suis heureux et fier d’avoir fait partie de cette entreprise et de continuer d’en faire partie. »

« La famille mondiale du Keren Hayessod remercie Vico pour tout ce qu’il a fait et continuera de faire pour le Keren Hayessod, Israël et le peuple Juif. Nous lui souhaitons beaucoup de succès dans toutes ses entreprises ! »